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Changer les choses

Des petits pas vers une autre façon de vivre

Dans le billet de blog Il est temps d'inventer de nouvelles fictions, je vous partageais ma réflexion estivale autour de la difficulté à se mobiliser pour changer la société afin que celle-ci devienne plus humaine et plus écologiquement viable. Inspiré par les rencontres que j'ai pu faire lors de mon Tour de France des écolieux et par les lectures de "Sapiens" de Y. Harari et du "Petit manuel de résistance contemporaine" de C. Dion, j'ouvrais la réflexion sur l'utilisation de notre énergie et de notre temps.

" En 2017, un français consacrait en moyenne chaque jour cinq heures trente à travailler, huit heures à regarder des écrans, sept heures à dormir, une ou deux heures à manger , une heure trente à se déplacer et le reste à vaquer à des occupations diverses" Petit manuel de résistance contemporaine p167.

 

Pour construire un nouvel "ordre imaginaire", il nous faut donc déconstruire des croyances, inventer de nouvelles histoires qui ont du sens, pour nous et la planète, créer une vision partagée, autour de laquelle nous pourrions coopérer vers des objectifs communs. Tout un programme ! Mais pour faire tout cela, la première étape serait peut-être de nous réapproprier notre temps. Rien que le temps passé sur les écrans (en moyenne 4h de télévision, 4h de smartphone), nous permettrait d'essayer d'autres modes de vie. Sans parler des heures passées au travail... 

 

 

"Imaginez, si l'ensemble de l'énergie productive et créative des personnes qui travaillent chaque jour sur la planète n'était pas concentrée à faire tourner la machine économique mais à pratiquer des activités qui leur donnent une irrépressible envie de sauter du lit chaque matin et que cette énergie soit mise au service de projets à forte utilité écologique et sociale... Il y a fort à parier que le monde changerait rapidement" Petit manuel de résistance contemporaine, C.Dion, p167

Quelle nouvelle histoire ai-je écrite ?

Il y a quelques années, je travaillais dans une multinationale avec un très bon salaire, qui m'a permis de voyager et de découvrir d'autres cultures, d'autres façons de penser, d'autres histoires. Mais c'est aussi un salaire qui m'a inclus dans le système existant, en bonne consommatrice effrénée d'objets et conforme à ses trois croyances fondamentales : gagner sa vie, se divertir et consommer, respecter les lois. 

Et puis un jour, tout ça n'avait plus de raison d'être, exactement au moment où le film "En Quête de sens" sort en salle et résonne avec ma recherche d'autre chose.


J'avais découvert une autre façon de se soigner, de se connaître, avec l'énergétique. J'ai alors décidé de vivre autrement, de m'occuper de l'humain. Je décide de tout quitter pour m'installer à mon compte (envers du décor : j'étais alors seule, sans enfant, sans crédit, propriétaire, avec deux ans de chômage cadre et une belle prime de départ ; ça aide...).
Quelle nouvelle histoire ai-je écrite depuis ? En espérant que mes petits pas inspireront les vôtres...

Le travail

  • Je suis sorti de la croyance #1 "il faut gagner sa vie et travailler", en quittant le salariat. C'est sans aucun doute l'étape la plus difficile et la plus impactante en termes d'insécurité et de responsabilisation.
  • J'ai arrêté d'enrichir les grosses multinationales par le temps et l'énergie que je leur consacrais.
  • J'ai un métier, et non plus un travail (du latin tripalium, outil de torture), que je peux faire évoluer au mieux pour qu'il devienne un outil d'épanouissement personnel.
  • Ma rémunération dépend directement de ce que je propose. On pourrait presque dire que je ne travaille que pour moi, hormis les 22 % pour l'état.

Les achats

Zéro déchet Salle de bain.
Zéro déchet Salle de bain.
  • Fini la croyance #2 "il faut se divertir et consommer". N'étant pas milliardaire, l'étape précédente a incontestablement fortement diminué mes achats. Ils sont à présent orientés vers l'essentiel et ne viennent plus compenser un stress résiduel.
  • Je recycle, je fais appel aux réparacteurs, j'emprunte, j'achète d'occasion si besoin, notamment chez Emmaüs et, de temps en temps, je craque pour un vêtement neuf ou une paire de chaussures (ma petite faiblesse pour ceux qui me connaissent). 
  • J'ai réussi à passer au presque zéro déchets à la salle de bain : rasoir mécanique sans plastique, savon artisanal bio, huile essentielle de palmarosa pour le déodorant, cure oreilles, éponge naturelle et carré démaquillant lavable.
  • Mais je ne l'ai pas maintenu à la cuisine. Avec le covid et l'interdiction d'apporter ses propres contenants, ce sont mes efforts qui ont été réduits à zéro... Néanmoins, le papier essuie tout, la cellophane et le papier d'alu ont disparu définitivement pour laisser la place aux bons vieux torchons et serviettes en tissus, aux boites en verre et aux bee-wrap.

"Il n'y a donc pas de produit ou de service plus écologique, économe en ressources, recyclable, que celui que l'on n'utilise pas"  (que l'on achète pas)  L'âge des Low Tech, vers une civilisation techniquement soutenable, p96, Philippe Bihouix.

L'informatique

  • Aucune consommation de NATU (Netflix, Airbnb, Tesla, Uber).
  • Aucune consomation de BATX chinois (Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi).
  • Autour des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft), il me reste Google et Facebook (Méta). Ces deux géants posent la grosse problématique de la gestion des données personnelles, avec la récupération de vos activités en ligne et mots clés de vos discussions (véridiques, expérimenté en stage), pour alimenter les Big Data avec lesquels fonctionnent leurs algorithmes. Sous couvert de vous faciliter la vie, ces algorithmes essaient de deviner ce dont vous pourriez avoir envie, ce qui vous intéresse et comment vous pensez (cf. campagne d'influence des votes aux USA). Magnifique vecteur de pensée unique et de novlangue au nombre de mots limités (G. Orwel, 1984). Ça ne vous énerve pas, vous, le correcteur automatique d'orthographe qui transforme "conforme" en "confettis" ou qui change toute votre phrase en pseudo-français alors que votre mail est en anglais ?
  • Autrement, mes ordinateurs sont depuis longtemps connectés au monde de l'informatique libre, sous Linux, Open Office ou Libre Office et les Framasoft en ligne. La migration hors Google se fera dès que j'aurais trouvé des équivalents aussi efficaces pour travailler. Pour les réseaux sociaux, mon utilisation personnelle est très limitée. Reste, là aussi, la partie professionnelle.

L'Alimentation

  • J'ai fortement réduit ma consommation de viande, non par conviction, mais par changement de goût, probablement lié à ma pratique énergétique.
  • Je me suis très maladroitement essayée au potager pour vite m'apercevoir que je n'allai pas pouvoir me nourrir de mon unique et magnifique betterave ainsi que des pissenlits (cependant délicieux avec un œuf mollet). Seconde tentative cet hiver avec une approche plus permacole, je verrai bien si j'arrive à faire pousser quelques courges à la saison prochaine.
  • Le jardin est entretenu avec une tonte raisonnée pour laisser des espaces de biodiversité et de la fraîcheur au sol.
  • En attendant, je favorise les circuits courts, bio ou proches : maraîcher bio de ma commune, magasins anti-gaspi de la commune voisine et magasins bio pour le reste.

La santé

  • Ma santé est quasiment intégralement naturelle, à part le dentiste une fois tous les 10 ans et les lunettes récentes (ma vue baisse un peu, paraît-il...). Ce n'est donc pas moi qui creuse le trou de la sécu...

Le logement

  • J'ai un contrat d'électricité verte (greenwashing ? peut-être, ce n'est pas grand-chose, mais c'est toujours ça, faute de mieux) et ai réussi à installer un ancien poêle à bois en complément qui fonctionne sans électricité (un peu de résilience...).
  • Pas de toilettes sèche pour l'instant, j'ai opté pour un lavabo au-dessus des WC existants qui récupère l'eau de lavage des mains dans la cuvette, comme au Japon !

Le système BANCAIRE

  • Toujours pas de prêts qui enrichissent les banques et parient sur une croissance infinie des activités.
  • J'ai fait aussi un tour du côté des SEL (Système d'Échange Libre), des échanges, de l'économique du don ou de la monnaie libre, qui expérimente le revenu universel (recevoir de la monnaie rien que par votre existence) sans jusqu'à présent trouver une formule qui soit juste pour moi.
  • J'expérimente le prix libre et conscient, surtout pendant des festivals alternatifs tel que celui que nous avons organisé cet été.

Les lois

  • Sortir de la croyance #3 "il faut obéir aux lois". Celle-ci est plus délicate.
  • Pour avoir travaillé un peu auprès des lobbyistes à Bruxelles, cela m'a donné une première idée de la façon dont étaient conçues certaines lois.
  • Il ne s'agit pas d'être hors-la-loi, mais de changer de croyance. Je m'applique à trouver la voie qui me semble la plus juste pour que mes actions soient en accord avec mes valeurs et croyances profondes, et non plus simplement de suivre la voie la plus simple, adoptée par la majorité. La plupart de temps, cela implique de se plonger dans quelques textes juridiques, car cette voie se trouve souvent dans les détails et dans les petites lignes...
  • J'ai aussi arrêté de regarder la télévision depuis plus de 10 ans et de croire à tout ce que l'on me raconte !

La suite ?

Pour la suite, mes prochains petits pas passeront à nouveau par la cuisine, avec un retour du vrac et de quelques courses à vélo. Le jardin devrait se modifier avec un peu de permaculture "pour les nuls" et une récupération des eaux de pluies.

Je continuerai surtout à essayer et à proposer d'autres expériences de vie, avec plus de reliance, entre nous, avec l'environnement et avec l'invisible, et avec plus de résilience, humaine, et j'espère, sociétale. 

 

Et vous ? Quels sont vos petits pas ? Quelles nouvelles histoires construisez-vous ?



 

ÉCRIT PAR :

AURIGAE - Claire Le Baron

 

Formatrice, conférencière et auteur, j'ai changé de carrière en 2015 pour devenir thérapeute énergétique à plein temps.  A l'origine ingénieur de recherche spécialisée dans la modélisation des ondes et le vibratoire, je fais à présent des ponts entre les sciences et ma compréhension de l'énergétique.

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