Lorsque l'on parle de La Source en énergétique, la plupart des personnes, sans pour autant la définir, la rattache à une expérience de pure béatitude, une sensation d'unité parfaite, à une image d'une grande boule lumineuse, vivante et faite d'énergie. Elle est parfois mise à un endroit précis : le centre de l'Univers, au centre de soi, au "point zéro" de différentes choses. Certains l'appelle Dieu ou le Divin. Nous serions tous des représentations de cette Source, qui aurait créé les âmes et les relient entre-elles. Par définition, le terme source renvoie à l'idée d'origine, de principe fondamental dont est issu toute chose et que l'on retrouve dans la conception judéo-chrétienne de Dieu.
Au fur et à mesure de mes expériences autour du monde subtil, il y a une chose dont je suis à présent certaine, c'est qu'il y a autant de sources que de conception individuelle de La Source, c'est-à-dire que chacun de nous, en se connectant à la Source se connecte à quelque chose de différent. Puisque la Source est par essence indéfinissable, je ne peux vous proposer ici qu'une réflexion autour de ce sujet.
Les expériences de la source
Beaucoup de personnes disent atteindre la Source à travers la méditation en élevant son taux vibratoire et se connectent alors à un sentiment de béatitude, d'amour absolu et d'intense lumière. Pour les personnes qui ne connaissent pas les Gunas, plus spécifiques que la notion de taux vibratoire, je vous renvois à mon billet de blog sur ce sujet.
La méditation, par essence, nous permet de transformer notre énergie afin qu'elle devienne plus satvique. Les Gunas -satva, tamas, rajas- renvoient à la Trimurti indienne : les trois formes du Divin, Brahma, Vishnu, Shiva, qui incarnent les processus de création, préservation et destruction. La méditation nous relie donc à l'énergie de création, l'idée, de Brahma, une énergie qui "ravit les âmes dans la douceur" (Bhagavad-Gītā chapitre XIV), et qui "suggère l'idée de création permanente, toujours renouvelée ; elle est l'impulsion du mouvement ; elle n'est pas réalisatrice en elle-même mais activante." (Irène Andrieu, La Roue de la Vie - Méditation sur le zodiaque) . Mais si la Source est à l'origine de toute chose, elle ne peut donc se limiter à l'énergie satvique et contient également rajas et tamas. D'ailleurs, la Bhagavad-Gītā nous rappelle qu'il faut sortie des Gunas pour quitter l'illusion de la manifestation et se rapprocher de la Source : "Le mortel qui a franchi ces trois qualités issues du corps, échappe à la naissance, à la mort, à la vieillesse, à la douleur, et se repaît d'ambroisie."
De même, si la Source est à l'origine de toute chose, alors comment peut-elle être pure lumière ? La Lumière peut-elle exister sans l'Ombre ? et la Source ne contiendrait-elle pas tout et son contraire ?
La transcendance immanente des upanishads
Les Upanishads constituent un ensemble de textes de l'Inde ancestrale liés à la "connaissance élevée" et consistent en des références philosophiques et métaphysiques qui éclairent le texte auquel elles se réfèrent, chacune se réclamant d'une partie du Veda. Cette "connaissance élevée" du Veda, révélée aux sages primordiaux, nommées Rishis, ceux qui écoutent et entendent le rythme du cosmos manifesté dans le cours régulier des étoiles et la succession régulière des saisons. Puis elle a été transmise oralement de brahmane à brahmane (prêtres, professeurs et hommes de loi) au sein du védisme, du brahmanisme, et de l'hindouisme, jusqu'à nos jours et sur une période indéterminée. Les Upanishad traitent de la nature et du rapport de l'âme, Atman, à l'esprit suprême, Brahman.
Mais le Veda est aussi une puissance agissante fondamentale et singulière qui manifeste le fondement dynamique de l'univers. Après les Sages Rishi primordiaux, le védisme, le brahmanisme, puis l'hindouisme considèrent tous l'unicité et la perpétuité du Veda, manifesté dans l'expression de leurs vœux et dans une multitude de textes transmis oralement en recueils, car seule la récitation consciente, correcte et à haute voix prend valeur de Veda.
L'interview de Michel Cazenave sur les Upanishads est passionnante. Spécialiste reconnu de l'oeuvre de Jung, auteur d'essais touchant entre autres aux rapports entre science et symboles, à la psychanalyse ou encore à l'histoire des religions, Cazenave nous propose dans cet entretien un voyage au cœur de la philosophie indienne.
Les Upanishads sont des traités sur les correspondances, les connexions, les équivalences : correspondance entre le micro et le macro, entre l'humain et l'univers, unité entre l'infiniment grand et l'infiniment petit, correspondance complète entre l'Atman et le Brahman. L'Atman est le souffle, l'absolu singulier, là où le Brahman est l'absolu universel.
Dans l'Atman, mot sanskrit, on retrouve la même racine indo-européenne qui a donné anima en latin, l'âme ; anemos en grec, le souffle. Il s'agit ici du souffle qui nous habite, du souffle divin. Dans la tradition judéo-chrétienne aussi, dans le deuxième chapitre de la Genèse, le premier homme, Adam, est créé à partir de la poussière du sol, puis Dieu lui insuffle son souffle vital. Le terme hébraïque ru'ah (souffle) signifiant aussi bien "vent" qu'"esprit".
Le Brahman est défini comme la seule Réalité dont la manifestation (Māyā) n'est qu'une illusion ; la Conscience qui se connaît en tout ce qui existe, l'existence supracosmique qui sous-tend le cosmos.
C'est la conception de Brahman comme absolu qui pourrait être considéré comme ce que nous appelons la Source. Mais cet absolu, par définition, n'est rien de ce que nous pouvons nous représenter, il est au-delà de la conception humaine. "Il est quelque chose qui nous dépasse complètement de partout et qui est au plus profond de notre cœur. Nous avons en nous quelque chose qui est de la présence du divin et en même temps de l'organisation de l'ensemble du cosmos." C'est en cela que la représentation indienne correspond à une transcendance immanente : transcendance, une cause extérieure et supérieure ; immanence, qui a son principe en soi-même.
Cet absolu, le Brahman, la Source, pour prendre conscience de lui-même, a besoin de sortir de lui-même, car pour se penser, il a besoin de se regarder. Un des Upanishads tantriques rapporte que l'absolu crée donc le monde, à travers sa conception féminine, la Shakti, l'energia en latin, energeia en grec, la force en action, qui est aussi la manifestation de la puissance de création du féminin sacré, absente quant à elle de la tradition judéo-chrétienne. Et c'est dans ce monde qu'il se contemple lui-même et prend conscience de lui-même. On retrouve cette correspondance dans l'interprétation de Michel Cazenave par rapport à l'oeuvre de Young dans son livre Jung l'expérience intérieure : « L'œil par lequel je vois Dieu est le même œil par lequel Dieu me voit : mon œil et l'œil de Dieu sont un seul œil, une seule vision, une seule connaissance, un seul amour. » Le regard de nous sur Dieu et le regard de Dieu sur nous est sans doute la même chose. La perception du monde révélé du Veda est alors unitaire - sans aucune séparation, cyclique - n'ayant ni début ni fin, dynamique - à l'image de la nature, et incréé - existant sans avoir été créé.
La vision multidimensionnelle moderne
Dans les enseignements énergétiques multidimensionnels d'Ashayana Deane (Etats Unis, début XXe), on retrouve la transcendance immanente indienne dans une définition plus facilement compréhensible de celle-ci.
En effet, La Source est
- amour inconditionnel, donc sans séparation et Unité
- mouvement perpétuel, donc dynamique
- création perpétuelle à l'intérieur d'elle-même, donc immanente
- existence éternelle et infinie, donc incréée et transcendante.
La création perpétuelle se déploie au travers de trois courants de force : ManU la Vacuité (neutre, contenant tout et rien), ManA l’Étincelle Divine (intention-lumière, principe masculin) et EirA la Graine Divine (intention-son, principe féminin). Ces forces de vie ne sont pas des dieux créateurs externes demandant un culte, mais plutôt les trois premiers niveaux de la conscience divine vivante s'exprimant en tant qu'énergie de force de vie consciente, intelligente et sensible. ManU porte la connaissance commune, la pensée originale, EirA et ManA dispose chacun d'une pièce, mais pas de la totalité.
La Source étant création perpétuelle à l'intérieur d'elle-même, toute création fait partie intégrante de la Source. La séparation est seulement une illusion que nous créons quand nous oublions la nature omnipotente de la création par la divine trinité omniprésente.
On retrouve le Son et la Lumière, ne faisant qu'un avec la Source-Dieu, dans les grands principes judéo-chrétiens, mais où est le vide ? Traduction du Prologue de l'évangile selon Jean par Augustin Crampon, 1864 :
- Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu.
- Il était au commencement en Dieu.
- Tout par lui a été fait, et sans lui n’a été fait rien de ce qui existe.
- En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes,
- Et la lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point reçue.
De même dans la trinité chrétienne Père, Fils et St Esprit, le principe féminin est totalement absent. Nous reviendrons sur la notion de féminin sacré dans un autre billet de blog.
Dans la cosmogonie indienne, si le Brahman est la Source, alors l'Atman, le souffle, est l'étincelle divine, l'Intention-Lumière et la Shakti, force féminine de création, est la graine divine, l'Intention-Son. Le vide quant à lui, qui porte la connaissance commune, pourrait être le Veda, cette "connaissance élevée", une puissance agissante fondamentale et singulière qui manifeste le fondement dynamique de l'univers.
Tout est la source, la source est tout
Alors si vous cherchez la Source, rappelez vous qu'elle est absolument partout, qu'elle est tout. Vous pouvez donc l'expérimenter en permanence, dans toutes ses manifestations visibles et invisibles, lumineuses ou sombres, extraordinaires ou quotidiennes.
La moindre chose que vous vivez est une manifestation de la Source parmi tant d'autres et qui permet à la Source de prendre conscience d'elle-même.
Et si un jour vous pensez vous être connecté à la Source, rappelez vous que la Source, cet absolu, n'est rien de ce que l'on peut se représenter et que votre expérience n'est qu'une manifestation appartenant à la Maya, le monde manifesté de l'illusion.
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ÉCRIT PAR :
AURIGAE - Claire Le Baron
Chercheur, formatrice et consultante en énergétique multidimensionnelle et géobiologie, j'ai changé de carrière en 2015 pour devenir thérapeute énergétique à plein temps. A l'origine ingénieur de recherche spécialisée dans la modélisation des ondes et le vibratoire, je fais à présent des ponts entre les sciences et ma compréhension de l'énergétique.
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Pierre Lefebvre (mardi, 28 juin 2022 13:05)
Bonjour Claire, nous nous voyons demain au Moulin. Je viens de visiter longuement votre site que j’apprécie beaucoup. Je comprends que vous venez de loin ! Vous pouvez rester dormir au Moulin si vous le désirez.
Bonne route et à demain mercredi 29 juin. Cordialement, Pierre